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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 00:30

 http://www.abc.net.au/news/image/3842780-16x9-700x394.jpg

 

Les drones, ces petits robots volants télécommandés équipés de caméras, sont les derniers outils en matière de surveillance, de renseignement, voire même de combat. Ce type de technologie, principalement connu pour ses usages militaires, a aussi su se faire un chemin dans le domaine des médias. Les chaînes de télévision australiennes font figure de pionnières en la matière.

 

En février 2012, la chaîne ABC testait, en plein centre de la capitale, les possibilités de prises de vue avec ces petites merveilles de technologies que sont les drones:

 

http://www.abc.net.au/news/2012-02-21/drone-demonstration-video/3842408

 

Cette démonstration fait suite à un coup médiatique retentissant. Celui de la chaîne Channel Nine qui, en mai 2011 utilisait un drone afin de contourner une interdiction d'approcher le site de l'île Christmas, au large des côtes ouest de l'Autralie. Celle-ci est bien connue des autraliens pour servir de centre de détentions pour les immigrants clandestins. Une situation qui empire avec le temps car l'île est devenue surpeuplée et n'a plus la place "d'accueillir" de nouveaux immigrants. Et pourtant, les bateaux chargés de passagers continues d'affluer. Le journaliste Liam Bartlett, à qui les autorités avaient refusé le droit d'accès, a fait appel aux nouvelles technologies pour régler le problème. Si l'on ne peut pas aller à l'intérieur, nous irons au-dessus. Grace au drone, l'équipe a pu survoler le site et obtnir les images dont elle avait besoin.

 

http://sixtyminutes.ninemsn.com.au/article.aspx?id=8248772

 

Le point noir de l'innovation, puisqu'il faut toujours qu'il y en ait un, est d'ordre ethique et juridique ici. En repoussant les limites de la prise de vue et de la quête d'information, le journaliste se retrouve rapidement confronté au problème de la violation de la vie privée. Est-ce parce que l'on a la possibilité de le filmer que l'on doit le filmer?

 

 

Petit aperçu de l'apport des drones à la couverture médiatique de l'actualité:

 


 
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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 20:06

Les Nouvelles Pratiques Journalistiques, ça peut aussi être un passe-temps. Gilbert Ahnee, journaliste à l'Express ID, à l'île Maurice, passe ses soirées à inventer des logiciels pour les rédactions de journaux!

 

Le personnage est complexe et attachant, tout à la fois. Un érudit qui se dit déjà lui-même vieillard, mais au regard d'enfant. De sa voix de ténor rocailleuse, il exerce un pouvoir indicible sur vous, à chaque mot, qui fait qu'on ne peut que l'écouter. Terrible envoûtement. Le journaliste commence à raconter sa vie, et vous buvez ses paroles.

 

 


Photgraphie: Philip Lim

Capture-d-ecran-2012-03-27-a-15.52.33.pngL'application Storganizer, une table de montage pour la rédaction d'articles

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 19:48

La toile est LE nouveau mode de diffusion de l'information. Problème, est-elle toujours bien réelle? Difficile de déméler le vrai du faux dans cette masse d'informations en pagaille pas toujours vérifiées. En 2010, la Réunion était victime de ce syndrome de la web-information avec l'affaire Helmut Von Staffen via les sites Zinfos974 et Zappet Show. Décriptage d'un phénomène en local et en international.

 

"La nouvelle terrible rumeur qui éclipse toutes les autres" titrait Le Zappet Show le 12 avril 2010. La nouvelle en question c'est que, selon le géographe autrichien Helmut Von Staffen, l'île de la Réunion serait une pure invention, au même titre que l'Atlantide ou Neverland. Une théorie que le négationniste expose dans son ouvrage Les pays de nulle part - Cinq siècles de mensonges. Selon lui, la supercherie aurait débuté dès la découverte de l'île en 1504, quand le navigateur portuguais Diego Fernandez Peteira aurait inventé ce volcan jailli de la mer, juste à côté de Maurice, pour ne pas perdre la face en n'ayant rien à présenter à son retour de voyage. Le géographe va même plus loin en apportant pour preuve les nombreux changement de nom (Santa Apolonia, England's Forest, Bourbon, etc) qu'à connu la Réunion et atteste que les réunionnais n'ont jamais existé. Une "légende savamment entretenue au sein d'un complot international visant à soutirer un peu plus d'argent aux contribuables ou aux oeuvres caritatives auxquels on fait habilement croire que leur argent sert au développement d'un lointain territoire d'outre-mer qui appartiendrait à la France". Les propos tenus dans l'ouvrage du géographe autrichien dénonçant une théorie du complot mondiale n'ont pas manqué d'interpeller l'auteur de l'article, qui finissait son texte en appelant à réagir ses lecteurs: "Question: doit-on accorder du crédit aux propos de Helmut Von Staffen ? Une commission d'enquête vient d'être mandatée par plusieurs associations de géographes soucieux de démontrer que le négationiste est un menteur et que la Réunion existe bel et bien. Mais il faudra sans doute encore beaucoup de temps avant de savoir qui a raison..."

 

2011135-2778051 Image satellite non truquée que Mr. Helmut Von Staffen aurait réussi à se procurer.
 

A Gauche: Madagascar,

 

A droite: Maurice

 

Au milieu (emplacement de La Réunion): rien

 

 

Incroyable, n'est-ce pas? Et vous avez raison de vous poser des questions car tout ceci n'était en fait qu'un canulard. De l'intox pour créer le buzz. L'auteur: Joseph Cleanstone, journaliste du Zappet Show. En creusant un peu, on aperçoit vite les incohérences grossières. D'une part, les seuls articles reléguant l'information ont été posté par la même personne, le Joseph Cleanstone en question. D'autre part, le profil Facebook du fameux géographe autrichien. Intégralement rédigé en français, ne comptant que des amis français, il joue sur une photo de profil et une photo de son ouvrage, Les pays de nulle part - Cinq siècles de mensonges, clairement datés du XIXe siècle, conférant à Helmut Von Staffen une légitimité ouvertement factice. Bref, une manoeuvre grossière, mais volontairement. Et plutôt efficace, puisque la nouvelle a été commentée pendant plus d'un an sur les sites d'information réunionnais. Nombre d'internautes se sont laissés prendre au piège que le journaliste leur avait tendu.

  Com' Helmut

 

La désinformation sur Internet est devenue une tendance de plus en plus forte et même de plus en plus organisée. Au-delà du discours de comptoir définissant le web comme "un danger public puisqu’ouvert à n’importe qui pour y dire n’importe quoi", Internet est un outil d'information à double tranchant. Car les informations qui y sont postées ne passent pas forcément par une chaîne de validation comme c'est le cas dans les médias traditionnels ou sur certains sites qui reproduisent le modèle de leurs aînés. Il faut donc toujours s'interroger sur la fiabilité des éléments trouvés sur le Net. Entre propagande, simple opinion sans réels fondements, informations non vérifiées, fichiers truqués et canulards purs et simples, la désinformation peut prendre des formes très différentes. Cependant, il faut bien différencier deux tendances. La première, la désinformation involontaire, par le relais ou la publication d'une information non vérifiée. La seconde, volontaire cette fois, qui tient de la manipulation. Si la première est due à de la négligence ou une utilisation non responsable de l'outil de publication que représente le web, la seconde nait de motivations diverses, mais qui ne sont pas forcément négatives. "Les artistes utilisent des mensonges pour dire la vérité, alors que les politiciens les utilisent pour cacher la vérité" entend-t-on dans un film se voulant subversif. Sans juger de la profondeur de cette production cinématographique, la réplique résume parfaitement les deux positions qui s'opposent dans la désinformation volontaire.

 

Ce Mr. Cleanstone n'est donc ni négligent ni mal intentionné, bien au contraire. Sa création d'un géographe négationniste était à visée, humoristique bien sûr, mais avant tout critique envers le négationisme historique. Le but de la démarche était de mettre en exergue l'absurdité des nombreuses théories négationistes que l'on peut trouver. En faisant resortir au passage, par les réactions de ses lecteurs, que le public croit trop facilement ce qu'il lit sur Internet. Un pastiche de propagande anti-propagande. Alors que des techniques similaires sont utilisées à des fins commerciales, la pratique a d'ailleurs été baptisée "viral marketing", ou politique comme ça a été le cas, par exemple, avec la fausse vidéo du massacre de Duékoué en Côte d'Ivoire. Somme toute, la manœuvre exercée par Joseph Cleanstone sur le Zappet Show, qu'on approuve ou pas, reflète tout à fait la complexité de nos usages de l'Internet.

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 19:57

DiasporaRéunion

 

Mark Zukerberg n'a pas le monopole de la connexion entre les individus. À la Réunion, on a décidé de créer un réseau social pou tou dimoune réyoné. Avec Diaspora* Réunion, la communauté réunionnaise a accès à un outils de rassemblement et de partage d'information totalement dédié et intéractif.

 

Derrière ce projet, on trouve tout d'abord la société Outremerveilles, société réunionnaise de création et d'hébergement de sites web dirigée par Fabien Degieux. Celui-ci souhaite ouvrir un serveur Diaspora* localement et propose à Alan Chakri, éditeur de La Ptite gazette et Nicolas Martin, en charge de Réunionnais du monde, web journaux réunionnais, de se joindre au projet. De cette association nait, le 20 décembre 2011, Diaspora* Réunion, premier réseau social de la communauté réunionnaise, et des simples amoureux de l'île.

 

Certes, la petite communauté insulaire, d'un peu plus de 800 000 membres, n'offre pas un nombre d'inscrits potenctiels aussi vaste que pour Facebook, qui culmine à 845 millions de membres à travers le monde. Néanmoins, le site constitue une première pour la Réunion, qui jusqu'alors devait se contenter de réseaux de type "rencontres" ou plus proches du forum, tels Nexboo ou ensamb.re, qu'avec une vrai visée de partage d'information.

 

Image 2

 

Diaspora* Réunion s'incrit dans un projet plus global. Le projet de quatre étudiants de l'Université de New York. Dan Grippi, Max Salzberg, Raphael Sofaer et Ilya Zhitomirskiy ont eu l'idée de Diaspora* suite à une conférence d'Eben Moglen en février 2010 sur le réseaux sociaux fonctionnant avec des logiciels propriétaires centralisés, comme Facebook, et qu'il qualifiait de forme "d'espionnage gratuit". Leur idée: offrir la possibilité à quiconque de créer son propre réseau social via un logiciel libre (voir la définition de logiciel libre), qui permet donc une adaptation de l'application selon les besoins.  Le 24 avril de la même année, les quatre compères lançaient une levée de fonds pour la création de leur projet sur le site spécialisé Kickstarter. Mr Zukerberg a d'ailleurs lui-même fait un don!

 

 

Image 4

 

Diaspora* se distingue des autres réseaux sociaux par le fait qu'il reprenne les fonctionnalités les plus avantageuses de chaque plateforme afin d'optimiser la diffusion de l'information. De même que Facebook ou Google+, son profil permet de poster des messages, des liens et des fichiers multimédias divers et variés. Le plus, c'est que Diaspora* réinvente l'emploi du "hashtag" de Twitter pour en faire un système similaire au flux RSS. Par exemple, un utilisateur postant un message avec" #Réunion" verra son message diffusé sur les pages de tous les utilisateurs étant abonnés à ce mot clé. Ainsi, on ne suit pas uniquement des personnes, comme c'est le cas sur Twitter, mais des sujets entiers. De ce fait, le réseau social Diaspora* fonctionne à la fois comme une plateforme de curation et un outil de réception ultra personnalisé de l'information.

 

Diaspora* Réunion utilise actuellement la version Alpha du logiciel Diaspora*, distribuée depuis le 15 septembre 2010. Aucune date de sortie n'a encore été communiquée, néanmoins, la version Beta du logiciel, prévoyant des modules pour partager plus de données, li promèt li pête kar d'tour!  

 

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 20:30

Euronews_logo_globe.png

Les mongols ne célèbrent pas le 1er avril, la blague d'introduction du poisson d'avril serait donc malvenue. En revanche la chaîne Euronews est à présent la bienvenue en Mongolie. Ses programmes sont visibles dans tout le pays depuis ce 1er avril.

 

Déjà présente dans 11 pays du continent asiatique, Euronews ajoute la Mongolie à sa liste. Un marché représentant quelques 6,7 millions de foyers auxquels s'additionnent maintenant les 1,8 millions de foyers mongols qui recevront les programmes de la 1ère chaîne d'information d'Europe. Cependant, Michael Peters, président du directoire de la chaîne, affirme que c'est une action désintéressée : "Sur ce coup, ce nouveau marché ne représente aucune augmentation significative de notre chiffre d’affaire. {...} On ne se dit pas qu’on attaque un marché avec une rentabilité forte. Que ce pays si éloigné des valeurs européennes se soit tourné vers nous est une réelle fierté".

 

Ce qui a créé la surprise, c'est que ce soit  la Mongolian National Public Radio and Television qui en ait fait la demande auprès d'Euronews. Une démarche qui s'inscrit dans un mouvement d'ouverture des médias mongols au reste du monde. Les médias nationaux étaient, jusque dans les années 1990, sous le contrôle de l'unique parti politique, le Parti Révolutionnaire du Peuple Mongol, qui avait une facheuse tendance à faire emprisonner les journalistes indociles.

 

Les informations d'Euronews sont donc diffusées, lors de ses 6 horaires quotidiens, sur la chaîne nationale mongole, la MNB, ce qui équivaut à 2 heures de programmes chaque jours, selon le communiqué de presse de la chaîne européenne. Ces programmes sont doublés, conformément à l'accord passé entre la Mongolian National Public Radio and Television et Euronews. En revanche, dans un soucis de "crédibilité" comme l'explique Michael Peters, l'accord prévoit que l'heure du reportage soit toujours affichée lors de sa diffusion, car le temps de traduire les scripts des reportages de l'anglais ou du russe au mongol créé "un décalage entre la date de l'information et la date de diffusion".

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 19:47

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Le quotidien L'Express, journal le plus lu de l'île Maurice, renoue enfin les liens avec son lectorat sous la forme d'un groupe Facebook. Créé le 27 mars dernier, il offre pour la première au public, mauricien ainsi qu'étranger, la possibilité de s'exprimer sur les articles publiés dans le quotidien, et plus généralement, sur l'actualité mauricienne. Un renouvellement de la relation média/lectorat du journal que l'on espère voir se prolonger à travers d'autres outils multimédias.

 

L'Express s'était adapté à l'arrivée d'Internet dans le monde de la presse de façon assez inattendue. Le groupe auquel le journal appartient, La Sentinelle, avait choisi de créer un site web pour le journal... mais en créant une nouvelle rédaction, totalement indépendante de celle du quotidien. Deux équipes, deux rédacteurs en chef, deux journaux. En effet, les informations et articles du site ne sont pas ceux du quotidien papier. Il serait à la limite du pure player. En revanche, on peut trouver sur le site internet le "e-paper", c'est-à-dire une version pdf du quotidien, accessible aux utilisateurs inscrits et payante. Ayant assez peu d'intérêt pour les mauriciens, qui ont la possibilité d'acheter exactement le même produit à la boutique du coin, cette version numérique existe principalement pour le lectorat étranger qui s'intéresse de près à l'actualité mauricienne. Le premier quotidien du pays restait donc toujours coupé de ses lecteurs.

 

Il aura fallu attendre l'année 2012 pour que le journal fondé en 1963 donne la libre parole à son lectorat. Et ce alors que le web journal L'express.mu avait déjà créé sa propre page Facebook. Le groupe, ouvert à tous, propose une sélection d'articles parus dans le journal du jour, ou même à paraitre dans le journal du lendemain, postés par les journalistes eux-mêmes. Ainsi, chaque membre du groupe, qui en compte déjà 620, a la possibilité de lire, réagir et interagir avec la rédaction du journal. Et même de poster ses propres informations. Un changement de stratégie qui ressemble beaucoup à une aubaine pour L'Express, qui redoutait la forte concurrence d'un petit nouveau sur le marché: Le Défi Quotidien.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 08:19

lexpress-24nov2007.jpgChargée de cours en "communication et médias" et responsable du département "Sciences Sociales" de l'Université de Maurice, Christina Meetoo étudie de près la sphère médiatique mauritienne et ses évolutions. Elle-même oeuvre dans les nouvelles pratiques journalistiques à travers la tenue d'un blog portant sur les médias et la société mauricienne. Mais aussi à travers son travail de pédagogue, en créant en 2008 pour ces étudiants en journalisme le Mediacom Studio.

Petit point avec elle sur une bulle médiatique en plein océan.

 

Horizons Médiatiques (HM): Que penser de la sphère journalistique mauricienne actuelle? Quelles évolutions subit-elle actuellement?

Christina Meetoo (CM): Vaste question!  Elle subit beaucoup de mouvements, de réorganisations (rachats, nouveaux produits, etc.) et d'expérimentations.
HM: Quelles sont les différences notables entre celle-ci et la sphère européenne par exemple?
CM: Encore plus vaste question! Le marché est petit mais il y a une grosse effervescence. Cependant, il n'y pas de ligne claire. Certaines publications peuvent évoluer non pas en fonction d'une histoire (en termes d'idées par exemple) mais plutôt au gré des personnages qui sont à leur tête. Ce qui est à l'image de notre scène politique (où nous n'avons ni gauche ni droite)... 
HM: On parle pour le cas de Maurice d'un retard technologique de 10 ans. Comment peut-on l'expliquer?
CM: La nature insulaire. Les coûts d'accès. Le choix technologique est plutôt restreint en raison de la taille du marché. Cependant, même si l'écart restera, il s'amenuise tout de même...
HM: Que peut-on considérer comme du nouveau journalisme à Maurice?
CM: L'introduction du web 2.0 pour tous les grands groupes est assez récente donc il n'y a pas de véritable "nouveau journalisme". Nous n'avons d'ailleurs quasiment pas de journalisme citoyen ici.
HM: A quels enjeux spécifiques Maurice doit-elle faire face pour rejoindre le nouveau journalisme occidental?
CM: Le blocage des idées. Nous avons techniquement tout ce qu'il faut pour faire pareil (ou mieux?). Il faut juste laisser émerger les idées, les encourager et financer les audacieux (il n'existe pas de "venture capitalist" ou de "business angel" à Maurice)
HM: Comment envisagez-vous l'avenir de la presse mauricienne dans ce contexte de crise du milieu?
CM: Elle a encore de beaux jours devant elle pour l'instant car les Mauriciens adorent la politique de bas étage et la presse locale est experte dans ce genre!
HM: A quand un journal mauricien exclusivement pour tablettes?
CM: Il paraît que l'Express travaille dessus. Mais bon, il faut voir ce que ça donne.

 

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 13:45

La générosité de l'UNESCO a permis à la petite île de Maurice de se mettre à la page. Avec un don de 27.000$ via l' International Programme for the Development of Communication, l'Université de Maurice (UoM) a pu créer en 2008 Le Mediacom Studio, un centre multimédia complétant la formation en communication classique en lui donnant accès aux nouvelles pratiques et aux dernières technologies. Une aubaine pour l'Université, qui ne disposait jusqu'alors d'aucun pôle spcéfique pour la formation des futurs journalistes du pays.

 

A l'origine du projet, on trouve une chargée de cours en Média et Communication à l'Université de Maurice, Christina Meetoo, qui depuis quelques années déjà rêve de faire voir le jour à un véritable studio multimedia dédiés aux étudiants. Ceux-ci pourraient, enfin, mettre en pratique toute la théorie emmagasinée en cours. A l'origine, ces jeunes n'avaient accès que quelques heures aux équipements du Mauritius College of the Air, institution de l'UoM pour les cours longue-distance, et ne pouvaient même pas les manipuler. Aujourd'hui, avec le Mediacom Studio, ils sont complètements autonomes et ont décuplé leurs heures de pratique. Grâce à cette petite structure de tout juste 20m2 qui leur est réservée!

 

20080425-mediacomstudio-apple-imac-s

 

Malgré la contrainte budgétaire et des ressources disponibles dans l'île, Christina Meetoo a voulu faire les choses en grand. « C’est mon époux, Avinash, qui est également chargé de cours en informatique à l’université de Maurice, qui a choisi et installé les équipements. Avec le budget dont on disposait, on a acheté le maximum d’équipements. Et une chose est sûre, le matériel ne risque pas d’être obsolète de si tôt », déclarait-elle au webjournal L'Express.mu pendant la mise en place du studio. Quatre iMac flambants neufs avec logiciels d'édition et de publication, camescopes HD (les caméras HD attendront l'entrée des aspirants journalistes à la MBC, la télévision nationale), un kit lumière avec trépieds, du matériel d'enregistrement audio numérique, et même un écran LCD, pour le visionnage post-montage de leurs reportages, avec le système Apple TV. Ce dernier fait de votre téléviseur une extension de votre iMac, iPod, iPad, iGadgetEnToutGenre.

 

La création du studio a bien sûr été accompagnée de la création d'un site web, sur lequel ces apprentis journalistes postent leurs reportages réalisés au Médiacom Studio. Cependant, très à la page, Christina Meetoo et ses élèves ne se sont pas contentés du site web du Mediacom Studio et ont créé par la suite, en mars 2009, une chaine youtube, où toutes leurs productions vidéos sont visibles par le monde entier. De quoi donner de l'espace aux quelques 20m2 dans lesquels se cantonne le studio!

 

Image 2

 

Grâce au dispostif mis en place, les étudiants en communication de l'Université de Maurice ont ainsi la possibilité de produire leurs propres reportages audios et vidéos, et même des émissions de radio de leur création. Le but est de leur donner les moyens de "créer des produits de niveau professionnel et de les diffuser à un large public". Le rêve pour tout étudiant en journalisme!

 

La méthode Meetoo, qui a fait naître le studio, semble faire ses preuves. La chaine Youtube compte maintenant plus d'une cinquantaine de vidéos postées et a dépassé les 10 000 vues. Et pas plus tard qu'en décembre dernier, les photographies de 8 de ses étudiants en première année de journalisme, réalisées en cours de "Digital Imaging", ont été publiées sur le blog du New York Times pour illustrer le thème "Pictured: A World at 7 Billion". Seules 400 photographies avaient été retenues au total, sur plus d'un millier soumises.

 

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Photographies: Ali Mehboube Soliman, Breadboard ; Coralie Sampson, Wheelbarrow ; Sakinah Caunhye, Last catch

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 15:18

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Olivier Bailloux à la conférence sur les "Enjeux de la communication digitale"
Photo: Cynthia Edouard pour l'Express et moi

"Les consommateurs ont pris le pouvoir". C'est ce que défendait Olivier Bailloux, directeur du planning stratégique du groupe de communication Publicis Dialog, lors de la conférence sur les "Enjeux de la communication digitale" organisée par l'agence de pub Circus Advertising, à la cybercité d'Ebène, à Maurice, le 8 février.

 

Avec l'arrivée des réseaux sociaux, le consommateur peut donner plus simplement son avis sur une marque, la plébiciter ou la dénigrer et surtout, la recommander ou la déconseiller. Un simple twit ou post suffit dorénavent. Le temps de la lettre envoyée directement aux marques ou aux journaux, avec un maigre espoir de prise en considération ou de publication, est donc révolu. Bref, le consommateur a son mot à dire et compte bien se faire entendre. Une nouvelle configuration dans la relation marques/public qui implique une réinvention des stratégies de communication, à laquelle les différents médias, au même titre que les marques, doivent s'adapter.

 

Le consommateur à l'ère du numérique se caractérise par sa capacité à réagir et à réagir vite. Il devient donc primordial pour les marques d'éviter les mauvaises critiques des internautes qui nuiraient à leur image et donc à leurs ventes, c'est ce qu'explique Olivier Bailloux. Le nouvel enjeu est par conséquent d'obtenir les faveurs des internautes en installant une relation de proximité avec eux. Bailloux donne l'exemple de la célèbre marque de mouchoirs Lotus qui as recherché des personnes à travers le monde ayant publié en statut facebook qu'ils étaient enrhumés. Puis, via leurs contacts, ils ont obtenus leur adresse (plus quelques renseignements personnels) et leur ont expédié un colis personnalisé avec leurs fameux mouchoirs. A la suite de quoi, ces personnes ont publié commentaires élogieux et clichés du fameux colis sur leur profil, faisant la publicité de la marque (presque) sans qu'on leur ait demandé. Même technique pour Pepsi, que le communiquant nous expose avec plaisir. Le principe du Pepsi Refresh Project est simple: vous avez un projet, vous l'inscrivez auprès de Pepsi, la marque sélectionne les projets intéressants, vous en faites la promotion et les plus populaires reçoivent un budget de la part de la marque de sodas. Toucher pour être diffuser. Une formule qui s'apprête à consacrer le consommateur de l'ère du digital comme publicitaire en puissance. Plutôt aventageuse il faut croire puisque "ça ne coûte pas grand chose", il suffit d'"être créatif", aux dires de Mathieu Genelle, assistant d'Olivier Bailloux. 

  Facebook-Like 

Ce nouveau type de techniques de communication se base donc sur une forme de donnant donnant entre la marque et le consommateur, directement applicable au secteur des médias. A l'heure des web journaux, des pureplayers et des profils sur réseaux sociaux, les médias se sont passablement rapprochés de leur public. Le nouveau médium permet une intéractivité en temps réel sur les différents articles ou posts et de relayer l'information autour du monde en un temps record. Interrogé par le quotidien l'Express, Olivier Bailloux abondait en ce sens en soutenant que le digital offrait "la possibilité de partager l'information au plus grand nombre. Un journal d'information par exemple peut prendre le rôle de médiateur en organisant des débats sur le net ou en donnant la parole aux lecteurs. Ces débats peuvent être relayés sur l'ensemble des supports, comprenant le journal papier. Ainsi, ce n'est pas seulement l'avis d'une personne qui est proposé au public, mais d'un ensemble de gens qui ont une opinion sur un sujet donné". Sans pour autant signer l'arrêt de mort des médias traditionnels: "il ne s'agit en aucun cas d'isoler ou de remplacer tel ou tel média. mais plutot de les connecter entre eux". Et, au même titre que les marques, les médias peuvent bénéficier d'une publicité gratuite via les internautes qui ont la possibilité de partager les articles qu'ils ont apprécié sur leurs profils, blogs ou plateformes de curation (pour ceux qui ne connaissent pas encore la curation de contenu).

 

L'ère de la communication digitale pousserait donc les médias vers une intégration du public dans le fonctionnement des rédactions. Un changement de logique qui sera vite limité pour le pays d'accueil de la conférence puisque moins de 30% de la population mauricienne, selon les derniers chiffres du CIA factbook, utilise régulièrement internet.

 

 
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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 17:08

UWB!

 

Le web journalisme népalais cri haut et fort qu'il veut se développer. Dans un contexte pour le moins difficile, seul 48,6% de la population est lettrée et à peine 2 à 3% utilise Internet selon les chiffres indiqués par le World Fact Book de la CIA, les blogs tentent de renouveler le système d'information népalais par le journalisme citoyen. Et si aujourd'hui des sites tel que WebLali peuvent rescencer dans les 300 blogs népalais (sur le Népal ou écrits par des népalais), au départ (comme pour tout départ me direz-vous...) il n'y en avait qu'un: United We Blog!

 

L'histoire de ce pionnier népalais, ou plutôt ces pionniers puisqu'ils sont deux fondateurs, est intimement liée à l'histoire politique du pays. Suite à l'affaire du massacre de la famille royale en juin 2001, Gyanendra, frère de feu le prince héritier, monte sur le trône alors que la guerre entre le pouvoir royal et les maoistes fait rage de puis déjà 5 ans. Puis en octobre 2002, le roi décide de se passer de Parlement, de Conseils locaux, et même de premier ministre, qu'il juge incompétant face au problème des insurgés maoistes. De ce fait, il prive le Népal de tout pouvoir élu. Mais, rebondissement, en juin 2004, Gyanendra remet en poste l'ex-premier ministre... pour un temps. Encore loin de la sphère politique, encore sur un nuage digital, une nouveauté apparait. Le 1er octobre 2004, les journalistes Dinesh Wagle et Ujjwal Acharya postent régulièrement sur un blog des articles sur leur "expérience personnelle du journalisme et du reportage". Plutôt journal intime que journal avec un grand J, les deux précurseurs bloggent paisiblement pendant 4 petits mois, jusqu'à ce que la politique ne le rattrappe. Gyanendra démet à nouveau le premier ministre et s'octroie les pleins pouvoirs, s'entourrant de ses fidèles en guise de ministres. Quand on l'attaque, le roi contre-attaque et décrête donc l'état d'urgence tout en suspendant les droits fondamentaux. Si les hommes sont lourdement touvhés par ces mesures, le net n'y coupe pas non plus. Les népalais sont privés de connection durant toute la première semaine de février 2005. Au même titre que les sites classiques, le jeune United We Blog! (UWB) fait une pause forcée. Mais dès lors que la connection est rétablie, nos deux bloggeurs commencent à écrire sur les évènements . Et pendant que leurs confrêres journalistes souffraient de la censure des médias "classiques", sur le nouveau médium blog, UWB devient momentanément la seule source d'information népalaise indépendante.

 

Aujourd'hui, United We Blog! fonctionne comme une plateforme de journalisme citoyen ouverte à tous. Le blog se veut un outil d'expression pour les journalistes souhaitant écrire à propos du Népal mais ne pouvant s'exprimer dans les journaux, papiers ou web, mainstream. Dharma N. Adhikari, directeur du Media Monitoring du Népal, expliquait, dans une interview accordéeUWB! à Saroj Gartula en 2008, la popularité croissante du journalisme citoyen au Népal en ces termes: "Les medias mainstream n'ont pas été capable de diversifier leur couverture". C'est donc ce qui fait la force et le charisme de UWB! face à des Ekantipur.com et autres thehimalayantimes.com. Plutôt que de dépécher des journalistes aux quatres coins du pays pour des articles sur des régions reculées souvent délaissées par les médias, le blog met à contribution les citoyens déjà sur-place, à qui il tient à coeur de diffuser l'actualité de sa région. Et le concept a su trouver son public en plus de ses acteurs car, si l'on ne compte pas le nombre de contributeurs à travers le pays et le monde, UWB! est suivi par pas moins de 9 852 internautes, soit un dixième des "followers" du Ekantipur, l'un des leaders du web journal mainstream.

 

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