Le problème qui existait déjà dans les médias traditionnels était voué à s'étendre aux médias sur internet. L'influence que peuvent exercer ceux qui détienent l'argent, et donc le pouvoir, parasite de plus en plus le travail journalistique. Des actionnaires aux annonceurs, ils remettent en question l'indépendence des journaux même si ceux-ci sont supposés être "indépendents". D'une certaine façon, comment en vouloir à ces journaux, car après tout, il faut bien vivre. Et là est le problème: comment allier finances et indépendence? Le philanthrope Greame Wood relève le défit.
Entre 15 et 20 millions de dollards, pas moins que cela. Pour créer un nouveau web journal totalement indépendant, Wood n'a pas hésité à vider ses poches (façon de parlé, sa fortune et tout de même estimée à 337 millions de dollards par BRW magazine). L'idée est de créer un journal en ligne dont l'accès sera totalement gratuit et sans publicité.
Cette utopie journalistique se prépare une équipe de renom, avec notamment Monica Attard, qui prendra la casquette de rédactrice en chef. L'accompagneront quelques collègues d'ABC: Mike Bowers, Sharona Coutts, Stephen Crittenden, Ellen Fanning, Jess Hill ou encore Michael Maher (en savoir plus sur l'équipe complète). Wood déclarait en décembre 2011 au Sydney Morning Herald qu'il n'était pas intervenu dans le recrutement des journalistes et qu'il resterai en dehors de tout choix éditorial, laissant cela à Attard. "I have employed a bunch of fearlessly independent journalists" affirmait celle-ci au même journal australien.
The Global Mail, car c'est son nom,prend modèle sur le site Propublica.org. Le site de journalisme d'investigation américain avait été fondé sur la base d'un don de 30 millions de dollards venant de deux autres philanthropes, les milliardaires Herb et Sandler. Les modestes 15/20 millions de dollards offerts par Greame Wood seront versés sur 5 ans. Pour la suite, des idées de recherches de donateurs ou de vente d'application pour smartphone ont été lancées mais la stratégie pour faire du Global Mail un web journal viable ressemble pour l'instant plus à un flou artistique qu'à un véritable business plan. Si propublica a pu bénéficier d'autres dont depuis sa création en 2007, la générosité envers le site vainqueur d'un Pullitzer n'est pas garantie indéfiniment et il en va de même pour le Global mail. L'évolution des deux médias nous dira si ce type de web journaux peut durer sur le long-terme et si leur modèle constituent une solution viable pour garantir l'indépendence de la presse.
The Global Mail
Independent Journalism for Independent Minds
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